L’hyper mammouth : cet Etat qui ruine la France

L’hyper mammouth : cet Etat qui ruine la France

L’hyper mammouth : cet Etat qui ruine la France

 «L’État en France n’est pas efficace, est autobloquant, coûte très cher.» 

                              François Bayrou, France Inter lundi 19 Août 2013

 « Le vrai problème qu’on a en France, c’est l’Etat »

          Christophe de Margerie, PDG de TOTAL –

          Rencontres économiques d’Aix-en-Provence le 6 Juillet 2013

 56,2% du PIB de dépenses publiques en 2016 (INSEE – 57% Eurostat) : un record absolu, championne européenne parmi les Nations, dépassant même les pays nordiques (sauf la Finlande) réputés socialement avancés au moins autant sinon plus que la France.

Une conséquence directe et mathématique : l’affaiblissement continu de la France par une croissance durablement plus faible que dans les autres pays avec un chômage de masse destructeur.

Ce lien direct entre les dépenses publiques et la richesse des nations a été évalué précisément, il y a presque 20 ans :

« l’Institut économique de Montréal vient de sortir une étude très instructive sur  l’évolution des dépenses publiques dans un grand nombre de pays de l’OCDE entre 1960 et 1996.

Il en ressort que quand l’Etat dépense moins de 25% du PIB, la croissance annuelle moyenne est de 6,6%.

Voici la suite des statistiques, entre 25% et 30% : 4,7% de croissance, de 30% à 40% : 3,8%, de 40%à 50% : 2,8%, de 50% à 60% : 2%, au delà de 60% : 1%. »                                                                             

Blog de l’Observatoire de la République ODR Mai 2000

Parmi ces 56,2%, combien de politiques inefficaces, de doublons voire de triplons, d’organisations inadaptées, de « machins » inutiles, de subventions perdues ou détournées, de coûts de gestion beaucoup trop élevés, de régimes spéciaux discriminatoires, … c’est-à-dire autant de gaspillages irresponsables, autant d’argent public qui ne sert pas réellement et efficacement la France et tous les Français.

Parmi tous ces gaspillages, un tabou quasi absolu : la Fonction Publique, ses statuts et le nombre de fonctionnaires le plus élevé des grands pays, bien résumé  dans une note de l’OCDE en 2000.

« Fonctionnaires : la France, paradis de l’emploi à vie                                           

Emplois Publics

( en % du total )

Dont à vie

( en % )

FRANCE 27 89
ITALIE 23 0
ESPAGNE 18 0
ROYAUME UNI 17 0
ALLEMAGNE 15 25

            Source : OCDE »

Blog de l’Observatoire de la République ODR Avril 2000

Depuis, RIEN n’a changé, absolument RIEN, un exploit d’immobilisme alors que le constat lucide a été fait il y a bien longtemps, déjà depuis Mendès France en 1954

Chacun se souvient que le Président Macron, lorsqu’il était Ministre de l’Economie du Président Hollande avait clairement dénoncé la vétusté et l’inadaptation du statut de la Fonction Publique dans son ensemble.

Donc acte.

La réforme de l’Etat et de la Fonction Publique constitue bien un chantier clé pour la « transformation » et le redressement de la France.

Ce chantier si nécessaire, si vital pour la France, difficile de par ses enjeux et du nombre très important des fonctionnaires concernés est rendu encore plus compliqué par une faiblesse dans la Constitution de 1958 : l’absence de Commissions républicaines de contrôle de l’utilité et de l’efficacité de la dépense publique, en application des Articles 14 et 15 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen du 26 Août 1789 inscrite dans la Constitution de 1958.

Le contrôle de la dépense publique existe bien constitutionnellement – les Elus Députés, Sénateurs et la Cour des Comptes.

La réalité indique qu’aucuns n’ont pu  empêcher la dérive suicidaire de la dépense publique, ce qui traduit bien une faille majeure dans le système.

Les Organismes privés qui surveillent et analysent également la dépense publique ne disposent pas de la légitimé absolue de la Loi d’où leur inefficacité et leur peu d’impact sur l’opinion, d’autant qu’ils sont constamment décrédibilisés par tous les tenants et tous les profiteurs de la dépense publique élevée en dogme, au nom de l’idéologie.

Si l’hyper mammouth – l’Etat – peut ainsi rester « immobile », c’est bien sûr par sa force de défense et par la faiblesse et l’absence de véritable volonté de tous les Gouvernements français depuis plus de 30 ans (beaucoup de pays ont réformé leur Etat et les statuts : Italie, Suisse, Allemagne, Canada, Nouvelle Zélande, Grande Bretagne, Suède, Danemark, …).

S’ajoute à ce fait, l’obscurantisme organisé du système où TOUS les éléments au complet du fonctionnement et des coûts ne sont jamais listés et mis en évidence.

Il en résulte une impossibilité de compréhension par l’opinion qui peut ainsi être « manipulée » par les ayatollahs de la dépense publique, s’appuyant sur « l’addiction » des Français pour la dépense publique.

Seule la création par la Loi de Commissions républicaines de contrôle de l’utilité et de l’efficacité de la dépense publique, à inscrire dans la Constitution de 1958 peut permettre d’engager véritablement la réforme de l’Etat dans des conditions non contestables, réellement opposables à tout le « système » (fonctionnaires, collectivités locales, organismes d’HLM, « machins », …) dont la mauvaise foi et le déni des réalités et des dysfonctionnements sont les principales lignes de défense.

 

Michel MERCIER

Président Fondateur de l’Observatoire de la République ODR

Le site : OBSERVATOIRE DE LA REPUBLIQUE